SARA IMLOUL
BIOGRAPHIE
BIOGRAPHY
Sara Imloul, photographe française née en 1986 et vivant à Paris, entame en 2008 sa première série Le Cirque Noir, en découvrant la calotypie.(Procédé photographique datant du XIXe permettant d’obtenir un négatif papier, impliquant la reproduction des images par contact).
Elle développe dès lors dans son laboratoire des techniques personnelles lui permettant de mettre en image son univers mystérieux et onirique. Il s’en suivra Négatifs (2012), pièces uniques à la chambre 4×5 pouces où ici le contact a laissé place au négatif originel sur papier baryté. Elle expérimente également la vidéo et l’installation en 2013 avec T.R.E.S.E.D en collaboration avec un performeur Nantais.
Puis commence une série plus introspective, auto-fictionnelle et plastique en introduisant le dessin et le collage sur ses négatifs avec un travail sur et avec sa propre famille dans Das Schloss en 2014 (livre éponyme paru aux Éditions Filigranes).
En 2019 sort Passages, de l’Ombre aux Images, une nouvelle série tissée comme une archéologie intérieure, un reliquaire photographique d’images mentales.
Également À quatre mains une collaboration avec Nicolas Lefebvre, où les oeuvres du sculpteur à travers l’oeil de la photographe prennent une dimension intemporelle, archives ancestrales et sacrées.
Sara Imloul, a French photographer born in 1986 and who lives in Paris, invites us through her work, to step up to and dive into, and thus discover an intimist universe in which the theatre of a world in black and white, made of darkness and light, plays out. In 2008, she started her first series, “Black Circus”, after discovering calotype, a photographic process invented in the 19 th century that enabled the production of paper negatives and hence the reproduction of contact images.
Since then she has developed personal techniques in her lab that make it possible for her to turn her mysterious, dreamlike universe into images.
Her second series, Negatives (2012), comprises individual 4×5 camera images where contact leaves room for the original negative on baryte paper.
In 2013, working together with performance artist Nantais, she experimented with video and installation in T.R.E.S.E.D Ballad on the Imbalance of Falling.
Then began The Castle in 2014, a more introspective, plastic, Auto-8 series which is about and includes images of her own family. In this work, she places drawings and collages in her negatives. It was published under the same title by Editions Filigranes.
In 2019 Passages, from Shade to Images came out, a new series woven together like a sort of internal archaeology, a photographic reliquary of mental images.
Also, À quatre mains, a joint project with sculptor Nicolas Lefebvre, in which through the eyes of the photographer the sculptor’s works take on a timeless dimension, like sacred ancestral archives.
expositions
2020
– À quatre mains avec Nicolas Lefebvre, Galerie 127 (Marrakech)
– 1.54 Contemporary African Art Fair, La Mamounia (Marrakech)
2019
– Parais Photo, Galerie 127 stand A07, Grand Palais (Paris)
– À quatre mains avec Nicolas Lefebvre, Galeries Ratton (Paris)
– Passages, Galerie l’Escale – Prix Levallois (Levallois)
– Passages, InCadaqués festival (Cadaqués)
– Passages, Polyptyque Art Fair (Marseille)
– À quatre mains avec Nicolas Lefebvre, Galerie Lucas Ratton (St- Tropez)
– Passages, Les Rencontres d’Arles – Prix Levallois (Arles)
– Passages, 30 ans Filigranes, Galerie Les Filles du Calvaire (Paris)
– Passages, Les vies silencieuses, Galerie 127 (Marrakech)
2018 Das Schloss (Le Château) / 7 Collections privées, l’Atelier (Nantes)
2017
– Das Schloss (Le Château), Galerie Confluence (Nantes)
– Das Schloss (Le Château), Galerie RDV (espace d’art contemporain) (Nantes)
2016
– Négatifs, Mois de la Photo/Off « SILK », Willner-Brauerei (Berlin)
– Das Schloss Work in progress, doc Cinq26, Festival Circulation(s) (Paris)
2015
– Das Schloss (Le Château), Filigranes Éditions, Hôtel de Sauroy (Paris)
– Money, Les Nuits Photographiques, Pavillon Carré de Baudouin (Paris)
– Das Schloss (Le Château), Galerie Le Magasin de Jouets (Arles)
– Das Schloss (Le Château), Galerie Polka (Paris)
– La carte postale, Punto de Fuga, A.Bénard, Librairie Le Monte-en-l’air (Paris)
– Das Schloss Work in progress, documentaire Cinq26, Silencio (Paris)
– Das Schloss Work in progress, documentaire Cinq26, MEP (Paris)
2014
– T.R.E.S.E.D, Quinzaine photographie Nantaise (Nantes)
– T.R.E.S.E.D, Galerie Le Magasin de Jouets (Arles)
– T.R.E.S.E.D, Espace Francois Mitterrand (Périgueux)
2013
– Le Cirque Noir, Les Photaumnales – Beauvais
Négatifs, Art Brussels (Bruxelles)
– T.R.E.S.E.D, La Fabrique (Nantes)
2012
– Négatifs, Mois de la Photo, Galerie Polka (Paris)
– Le Cirque Noir, Madrid Foto Fair (Madrid)
– Le Cirque Noir, Galerie Polka (Paris)
– Le Cirque Noir, Gens d’Images et FET’ART (Paris)
– Le Cirque Noir, Novela Festival (Toulouse)
prix / bourses / résidences
2020 Résidence À quatre mains avec Nicolas Lefebvre, Galerie 127 (Marrakech)
2019 Lauréate du Prix Levallois (Levallois)
2014 CNAP, soutien à une recherche/production artistique
2013
– Résidence Onde(s) de Choc (Périgueux)
– Résidence Carte Blanche, La Fabrique/ APO33 (Nantes)
publications
2015
– Das Schloss (Le Château), monographie, Éd. Filigranes (Paris)
– Das Schloss, work in progress, doc, CINQ26 DVD (Paris)
2013 Négatifs, monographie, auto-édition (Paris)
MY HOME - 2020
Un appartement. Un atelier. Un terrier. Un nid.
Ce corpus d’images réalisé dans mon lieu de vie, en pleine ville, est un conte.
Les rues sont devenues désertes, tout s’est arrêté de battre au dehors comme un
coeur ralenti, en apparence. On a fait place au silence. Un silence propice.
Lorsque l’on est dedans, trop longtemps, les rêves s’animent dans les ombres du soir, les lueurs du matin, derrière un meuble ou devant le rideau de l’entrée,
« oh ! L’as tu vu passer ? »
L’espace devient le théâtre d’un eden, refaire ses repères, réinventer le vent, la chaleur du soleil, l’odeur de la mousse sur les pierres puis les entendre et finir par les voir, eux, les créatures, les innocents.
Sara Imloul, 2020.
An apartment. A workshop. A burrow. A nest.
This body of images, made in my city dwelling, forms a tale.
The streets are deserted. Outside, the beat has slowed like a failing heart, or so it would seem. Silence presides. A propitious silence. When inside for too long, dreams come to life in the evening shadows, the first rays of morning light, behind a piece of furniture or in front of the curtain in the hall – “oh, did you see that?”.
The space becomes the stage for an Eden, where you must find your bearings, reinvent the wind, the heat from the sun, the scent of moss on stones, then hear, and finally see, them, the creatures, the innocent.
– Sara Imloul, 2020
PASSAGES DE L’OMBRE AUX IMAGES 2015 – 2018
Sara Imloul, née en France en 1986, entame en 2008 sa première série en découvrant la calotypie (procédé photographique datant du XIXe).
Avec Passages, (2015-2018, série primée), Das Schloss (2014), Négatifs (2012) et Le Cirque Noir (2008-2011), elle parcourt les obscurités d’une mélancolie inscrite dans les objets et les lieux. Ce n’est pas un simple recensement, c’est l’obstinée recherche de l’écho de ses bruissements intérieurs, de sa part d’ombre qui jamais n’en produira. Cette archéologie n’est pas qu’intime, elle met en résonance les formes plastiques des avant-gardes modernes avec cette technique des prémices de l’invention de la photographie qu’est le calotype.
Pour Sara Imloul la photographie n’est pas un acte : c’est une superposition de temps, celui de l’écriture et du dessin dans ses carnets, de la recherche des objets, des modèles, de la mise en scène, de la prise de vue, des retouches sur le négatif papier, le tout pour trouver sa propre durée. Chaque photographie est un reliquaire, un autel de son culte animiste, elle jalonne son parcours intérieur de cadres sombres, où la magie opère. Ce sont de petits phares pour ne pas disparaître au monde.
Jacques Damez
« Car le beau n’est rien que la porte de l’angoisse, ce seuil dont nous approchons tout juste, et, nous l’admirons tant parce que, dans sa grandeur, peu lui chaut de nous détruire. Tout ange est angoisse. »
Rainer maria Rilke, Elegies de Duino.
« Il y a une mémoire plus ancienne que les souvenirs (…) : une mémoire qu’un geste, une parole, un cri, une douleur ou une joie, une image, un événement peut réveiller. Mémoire de tous les temps qui sommeille en nous et qui est au cœur de la création. » Edmond Jabès
Avec ma chambre photographique j’ai procédé à des fouilles pour constituer un reliquaire intime. Une archéologie intérieur. Là où les frontières se distordent, où l’au-delà rode pour faire le cadre sur un monde entre deux eaux.
J’ai plongé au dedans, dans un monde sous terrain, dans un songe enfoui où se mêlent racines et souvenirs rêvés. Et c’est à nouveau de frontières et de perceptions dont il est question. J’ai fait emerger objets symboliques et bribes de corps pour recréer dans la crypte de l’atelier fragments de rites, bestiaire, inventaire de vestiges. Images mentales.
Passages c’est aussi photographier pour passer de l’image-mentale à l’image-objet. Et par cet acte laisser une trace, la preuve tangible de nos passages et des franchissements d’un monde à l’autre, de l’Ombre aux Images.
Sara Imloul