Gabrielle Duplantier
BIOGRAPHIE
Gabrielle Duplantier est une photographe française née en 1978.
Après des études en Arts Plastiques puis en Histoire de l’Art, elle s’investit seule dans la pratique de la photographie. Son travail est inspiré par les territoires proches, la nature, le portrait. Depuis des prises de vues souvent accidentées à des expérimentations en chambre noire, elle rapporte des images ou la puissance des formes, souvenir d’un apprentissage de peintre, s’allie à la fragilité des figures.
Mouvements suspendus, paysages organiques, instants crépusculaires, portraits habités de femmes ou d’enfants, Gabrielle poursuit l’affirmation, inquiète en même temps qu’obstinée, de son point de vue de sujet, moins attaché à figer la réalité qu’à lui réclamer un droit de regard.
Elle a publié deux livres au éditions lamaindonne, Volta (2014) et Terres Basses (2018).
Gabrielle et ses photographies. Toutes sont inspirées par une délicatesse et par une force brutale, une fougue et une grâce, quelque chose que la nuit dispute à la fois au démoniaque et à la candeur. Gabrielle tient de la brume et de l’éclat, elle doit au chêne et au roseau, au paysage et à la fantasmagorie. Au granit des désirs et au sable de la vie. Dans le livre qu’elle a signée, Volta, préfacé par Maylis de Kerangal, son grand art se retrouve tout assemblé comme un chemin de pluie, de fougères, de femmes d’un autre temps, de pays et encore de pays, de choses vues à moins qu’elles ne soient le seul fruit de la poudre d’un instant.
BIOGRAPHy
Gabrielle Duplantier is a French photographer born in 1978.
After studying Fine Arts and Art History, she started working on her own as a photographer. Her work is inspired by close territories, nature and portraits. From often uneven shots to experiments in the darkroom, she brings back images where the power of forms, a memory of a painter’s apprenticeship, is combined with the fragility of figures.
Suspended movements, organic landscapes, twilight moments, inhabited portraits of women or children, Gabrielle continues to assert, anxiously and obstinately, her point of view as a subject, less attached to freezing reality than to claiming a right to see it.
She has published two books with Lamaindonne, Volta (2014) and Terres Basses (2018).
Gabrielle and her photographs. All of them are inspired by a delicacy and by a brutal force, a fieriness and a grace, something that the night competes with both the demonic and the candour. Gabrielle owes something to the mist and the glow, to the oak and the reed, to the landscape and the phantasmagoria. To the granite of desires and the sand of life. In her book Volta, with a preface by Maylis de Kerangal, her great art is assembled like a path of rain, of ferns, of women from another time, of countries and more countries, of things seen unless they are the sole fruit of the powder of a moment.
Eyes Wild Open (FR)
Ses images frissonnantes et troublées sont un territoire qui donne matière au rêve et à la fiction. Ses portraits puissants et fragiles de femmes ou d’enfants peuvent se lire comme d’infinis paysages. Alors qu’elle photographie dans un périmètre proche de son Pays Basque natal ou du Portugal dont elle est originaire, dans son univers affleure souvent le sentiment du merveilleux, du fantastique. Comme si ses paysages aux lumières fabuleuses, ses personnages/apparitions étranges et fantomatiques, ses animaux mystérieux étaient échappés d’un livre de contes ou de quelque fable. Sa photographie résonne parfois, sans qu’elle soit jamais désuète ni lourde de références, de l’influence de la peinture comme de celle de la photographie et de la littérature victoriennes.
Ses photographies sont autant de dévoilements – pourtant dénués d’impudeur – : Gabrielle Duplantier est de ces photographes qui pénètrent ce qui se cache sous la surface, sous les apparences, comme si elle pouvait voir au-delà de la peau des êtres et des choses à travers les failles, les fêlures et les secrets.
– Caroline Benichou 2018
Eyes Wild Open (EN)
Her trembling, blurry images are a terrain that gives substance to dreams and fiction. Her powerful and fragile portraits of women and children can be read as infinite landscapes. Although, she takes her photographs within a close perimeter of the Basque Country, where she was born, or her native Portugal, a sense of wonder and magic often surfaces. As if her mystically landscapes, her strange and ghostly characters/apparitions, her mysterious animals, had all escaped from a story book or folk tale. Her photography often, without ever seeming passé or too heavy with references, reflects influences from painting as well as Victorian photography and literature.
Her photographs are like unveilings – though without any hint of indecency – Gabrielle Duplantier is one of those photographers who drill through to what hides beneath the surface, behind appearances, as if she could see beyond the skin of beings and objects, through cracks, fissures and secrets.
– Caroline Benichou 2018
LA NUIT NOIRE
Gabrielle Duplantier a grandi dans une maison, au milieu de la forêt, au sein d’une famille où créer était une respiration vitale. On sent que dès son plus jeune âge, elle a été laissée très libre de ses voyages, encouragée à courir les chemins, à explorer les coffres à secrets au fond des greniers.
De ce premier lieu de la vie, elle a conservé un imaginaire vivace. Mais aussi la fulgurance du regard des enfants, capables de passer en un instant de l’émerveillement absolu à une peur bleue parce qu’un bruit, parce qu’une ombre qui s’étend un peu trop et prend la forme d’une créature inquiétante. Il y a dans son univers ce va-et-vient continu entre la sérénité de l’enchantement et le contre-jour d’un trouble surgi d’un ciel, d’un animal au détour d’un chemin, d’une tête d’épouvantail.
La beauté vibratoire de ses images est amplifiée par la sensation d’être transporté hors de notre temps, dans un ailleurs originel, sans nombre, sans âge. Ses photographies possèdent l’intensité et la liberté des eaux sauvages qui dévalent les pentes fortes des pays qu’elle habite depuis toujours, et auxquels elle reste fidèle. Elle les peuple de ses fables intimes, de femmes, d’enfants inscrivant ainsi de nouvelles mythologies sur ses terres hantées de légendes, de rituels ancestraux.
Au gré d’une lumière changeante, du dernier cri d’un oiseau, elle a l’art de saisir l’infime note qui transcende un visage, une saison, et nous fait approcher le coeur du mystère, de la poésie de chaque être, de toute chose.
Texte de Mina Lenvka
http://gabrielleduplantier.com
Down where the valleys are low, there’s a refuge so high And down where the coldest winds blow, there the warmest winds hide And deep in the forest of woe, sweet deliverance is nigh And deep in the heart there’s a rose that a glimmer keeps guidin’
Judee SILL, Down where the valleys are low (Heart food, 1973)
Née au profond de la forêt des Landes, Gabrielle Duplantier est une étrange photographe dont les images, magnifiquement intuitives, nous connectent à une réalité qui semble immémoriale, tellurique et vibrante. Ce que font surgir ces visions humaines, animales et cosmiques, c’est un monde de rocs et de brouillards, de lueurs et de songes, comme si nous étions sans nous en rendre compte passés sous l’arche silencieuse du sommeil, comme si nous étions nés une seconde fois dans un pays plus sombre et plus lumineux, où toutes choses semblent lestées d’un poids nouveau.
La photographie de Gabrielle Duplantier nous parle de nous qui sommes ici avec les saisons, avec la pluie, avec la nuit, avec l’amour, avec la blessure, accompagnés par les animaux qui sont plus près que nous de la source. Les femmes chez elle sont d’éternelles enfants échevelées, dont les regards ouvrent sur tous les rêves possibles. Elles nous fixent comme des magiciennes aux regards charbonneux, ou bien errent dans d’inquiétantes landes flagellées de tempêtes, telles des figures romantiques échappées de l’Angleterre du nord et des romans des sœurs Brontë.
Le sud de Gabrielle Duplantier – le Pays basque où elle vit, le Portugal où elle s’enracine, cette province méridionale que nous voudrions aimable, est une terre froide qui nous tient en respect. Mais la pulsation du monde y sourd de partout, les images sont une pluie d’étoiles, de météores gorgés d’énergie qui scintillent dans le vide du temps et auxquels on se réchauffe comme à un feu. Leur grain est celui des origines, échappé des photographies de Niepce. Ce royaume est gardé par des figures tutélaires, une cigogne dans un arbre shakespearien ou un corbeau mort qui convoque le fantôme de Masahisa Fukase et l’âme de tous les désespérés.
La série Terres Basses répond à un moment particulier de la vie de l’artiste, celui du deuil de sa mère, de l’effondrement de son univers familier et de la nécessité de le reconstruire par la photographie. On entre dans le livre du même nom par l’image d’un chemin, celui que dut parcourir Gabrielle Duplantier afin de rebâtir pour elle-même un pays habitable, fondé sur sa relation charnelle à un paysage rude et mélancolique, sur le magnétisme des figures féminines et, par-dessus tout, sur la lumière qui sublime la matière et unifie ce qui est.
Le monde de Gabrielle Duplantier semble aimanté par deux pôles avec lesquels elle se maintient en contact pour produire l’énergie propre à son travail photographique : le profane et le sacré. Son approche des êtres et des choses est éminemment physique et sensuelle, elle relève non d’une contemplation à distance mais d’une plongée dans les sensations – ce qu’on a pu appeler dans l’histoire de la photographie le stream of consciousness, le flux de conscience dans lequel le photographe s’immerge pour en tirer des visions puissamment subjectives, telles que furent celles de William Klein, de Robert Frank ou des photographes japonais du mouvement Provoke.
Mais c’est aussi une recherche de spiritualité qui ouvre ses photographies à une forme d’élévation par la lumière. Si la religion est présente formellement dans son œuvre, en particulier à travers une représentation récurrente de la croix (symbole chrétien mais également alliance énergétique des contraires, comme nous l’enseigna Joseph Beuys), c’est l’ensemble de son travail qui incarne une quête de salut du monde par la photographie. L’irradiation de ses images par des lumières et des ombres violentes, le grain et le flou qui brouillent nos yeux, sont les instruments d’un pèlerinage vers la source de toute vision. Les photographies de Gabrielle Duplantier sont habitées d’une magie qu’il nous revient d’activer par notre regard : de telles images nous appellent, si nous avons la force de leur répondre. Au pays où les vallées sont basses existe un refuge tout en haut, là où la lumière nous guide.
Texte de Bruno NOURRY
Maroc
Gabrielle Duplantier – Le Canto Libero (FR Texte Original)
Gabrielle Duplantier fait partie d’une longue tradition française de femmes photographes qui ont construit à l’intérieur d’elles-mêmes un univers personnel qui trouvait ses racines dans le paysage familier de leur enfance ou de leur quotidien.
Vivre avant tout, respirer l’air ambiant, les belles choses de la vie ou les grandes émotions dues à leurs rencontres afin de les restituer avec la poésie de l’émerveillement ou la puissance de leurs tourments.
Claude Batho, décédée précocement en 1981 construisit une oeuvre intimiste en noir et blanc en s’inspirant avant tout de la campagne normande et de la maison traditionnelle dans laquelle elle habitat. Elle s’attacha aux choses toutes simples de tous les jours, aux objets utilitaires ou décoratifs dont elle se servait pour ses taches quotidiennes : cafetières, assiettes, rideaux transpercés de lumière ou nappes quadrillées puis faisaient poser tranquillement ses enfants. On pense immédiatement au peintre Giorgio Morandi qui à partir d’une table en bois dans son atelier, sur laquelle il posait des objets usuels à différentes heures de la journée, revenait inlassablement sur le même sujet. Une façon de faire venir le monde à lui pour un voyage imaginaire. Dolores Marat plus près de nous inventa un monde de féerie en couleurs, investissant de sa présence les lieux de magie et de mystères comme les fêtes foraines, les ambiances nocturnes, les néons des villes, d’où surgissaient des animaux empaillés, des amoureux câlins ou effrayés par leur bonheur fugace. Un rêve éveillé dans la pénombre trouble à la limite du fantastique qu’elle renforçait par des tirages au charbon à la limite de l’impressionnisme.
Gabrielle Duplantier s’est maintenant affirmée comme l’une des voix actuelles les plus puissantes de la photographie, une voix qui porte immédiatement comme le flamenco ou le fado, un cri à la fois fort et mélancolique mais qui emporte tout sur son passage comme ce vent qui souffle sur les landes et les collines de son Pays basque natal en interpellant mythes et légendes.
Avec un noir et blanc cru, contrasté, elle a mis en place un alphabet visuel original minutieusement construit au fil du temps. On entre dans ses images comme aspiré par une sensualité de formes et de matières mais aussi de visages et de corps troubles se prêtant à des rituels souvent mystérieux qui se jouent du réel et de la fiction. Le propre de la photographie n’est-il pas de nous désorienter, de nous installer dans un temps suspendu entre deux rives ? Avec elle nous sommes servis car Gabrielle vient se glisser entre les soeurs Brontes et les sorcières de Zugarramurdi qui, dit-on, provoquaient des tempêtes afin que les bateaux ne regagnent jamais la côte. Dans ses paysages fantastiques planent toujours l’ombre et l’ampleur des grands vautours activant la folie, le désir, l’aventure. L’omniprésence de la nature et du paysage, rudes et primitifs, tourmentés par les vents, devient dans ses photographies une puissante métaphore de l’événement intérieur et des tourments de l’âme de ses personnages.
Gabrielle trouve sa pleine puissance créative dans l’espace du livre qui est aujourd’hui devenu le lieu d’expression préféré des photographes au détriment des expositions. « Terres basses » et « Volta » donnent un aperçu de sa démarche originale dès qu’on se trouve en présence de leurs couvertures expressionnistes. Le livre constitue un langage autonome, d’une grande liberté, permettant d’oeuvrer avec bon nombre d’éléments, le papier, l’encre, la reliure, le texte ajouté et le graphisme mais surtout dans le face à face des images et dans l’espace de la double page. Là, peuvent naitre des rencontres mystérieuses, des rapprochements énigmatiques que le photographe américain Ralph Gibson avait mis à jour dans les années soixante-dix avec virtuosité dans son ouvrage « Déjà-vu ».
Auprès des photographes, le livre est devenu peu à peu le véritable original qu’ils considèrent parfois comme plus essentiel et aboutit que leurs tirages. Le livre s’apparente alors à un un film expérimental avec un montage complexe dont l’auteur est le seul responsable, aidé dans sa démarche par un éditeur à son écoute. En l’occurence, Gabrielle a trouvé aux éditions La Maindonne un véritable complice talentueux. Le livre circule, défie le temps, redonne de la chair aux images qui défilent sur les écrans
En bravant notre monde de plus en plus virtuel, Gabrielle affirme la part autobiographique essentielle à la photographie. Car, celle-ci rend chaque rencontre bouleversante en actionnant le monde intime avec le réel pour une expérience quasi mystique permettant à celui ou celle qui la pratique de vivre ainsi sur les crêtes de notre existence souvent morne, la rendant ainsi plus excitante. Il faut y ajouter de surcroît, l’expérience solitaire mais essentielle du laboratoire, ce face à face avec l’image révélée sous la lumière rouge que l’auteur peut plier à ses désirs formels ou expressifs par une incantation avec ses mains.
Un véritable canto libero !
Claude Nori
Gabrielle Duplantier – Le Canto Libero (En – free traduction of the original text)
Gabrielle Duplantier is part of a long French tradition of women photographers who have built a personal universe within themselves, rooted in the familiar landscape of their childhood or their daily lives.
Above all, to live, to breathe the air, the beautiful things in life or the great emotions of their encounters in order to reproduce them with the poetry of wonder or the power of their torments.
Claude Batho, who died at an early age in 1981, created an intimate black and white body of work inspired above all by the Normandy countryside and the traditional house in which she lived. She focused on the simple things of everyday life, the utilitarian or decorative objects she used for her daily tasks: coffee pots, plates, curtains pierced by light or squared tablecloths, and then had her children pose quietly. One immediately thinks of the painter Giorgio Morandi, who used a wooden table in his studio, on which he placed everyday objects at different times of the day, and returned tirelessly to the same subject. A way of making the world come to him for an imaginary journey. Closer to home, Dolores Marat invented a world of colourful enchantment, filling places of magic and mystery with her presence, such as funfairs, night-time atmospheres, and neon lights in cities, from which stuffed animals, cuddly lovers or lovers frightened by their fleeting happiness would emerge. A waking dream in the murky half-light, bordering on the fantastic, which she reinforced with charcoal prints bordering on impressionism.
Gabrielle Duplantier has now established herself as one of the most powerful voices in photography today, a voice that carries immediately like flamenco or Fado, a cry that is both strong and melancholic but that carries everything in its path like the wind that blows across the moors and hills of her native Basque country, calling forth myths and legends.
With a raw, contrasting black and white, she has created an original visual alphabet meticulously constructed over time. One enters her images as if sucked in by a sensuality of forms and materials, but also of faces and troubled bodies that lend themselves to rituals that are often mysterious and play with reality and fiction. Is it not the nature of photography to disorientate us, to install us in a time suspended between two shores? With her, we are served, for Gabrielle slips in between the Brontes sisters and the witches of Zugarramurdi who, it is said, provoked storms so that the boats would never reach the coast. In his fantastic landscapes, the shadow and scale of the great vultures activate madness, desire and adventure. The omnipresence of nature and landscape, rough and primitive, tormented by the winds, becomes in his photographs a powerful metaphor of the inner event and the torments of the soul of his characters.
Gabrielle finds her full creative power in the space of the book, which has now become the preferred place of expression for photographers at the expense of exhibitions. « Terres basses » and « Volta » give a glimpse of her original approach as soon as one is in the presence of their expressionist covers. The book is an autonomous language, with a great deal of freedom, allowing him to work with a number of elements, paper, ink, binding, added text and graphics, but above all in the face to face images and in the space of the double page. There, mysterious encounters can be born, enigmatic connections that the American photographer Ralph Gibson had updated in the seventies with virtuosity in his work « Déjà-vu ».
For photographers, the book has gradually become the true original, which they sometimes consider more essential and accomplished than their prints. The book then resembles an experimental film with a complex montage for which the author is solely responsible, helped in his approach by a publisher who listens to him. In this case, Gabrielle has found a truly talented partner in La Maindonne. The book circulates, defies time, and gives flesh to the images that parade across the screens.
By braving our increasingly virtual world, Gabrielle affirms the autobiographical aspect essential to photography. Because photography makes each encounter upsetting by activating the intimate world with reality for an almost mystical experience allowing the person who practices it to live on the crests of our often dull existence, thus making it more exciting. To this must be added the solitary but essential experience of the laboratory, that face to face encounter with the image revealed under the red light that the author can bend to his or her formal or expressive desires by an incantation with his or her hands.
A true canto libero!
Claude Nori
LUBERON
ImageSingulières - Sète 22 ème Edition (2022)
La Couleur des sentiments (FR – Texte Original)
Parler de photographie noir et blanc est une facilité qui s’approche de l’abus de langage. (…) Comme, y compris en noir et blanc , les photographes « écrivent avec la lumiére », des territoires comme Sète, ou l’intensité lumineuse est généralement forte et ou les ombres portées sont marquées, entraînent généralement des images contrastées. (…)
Gabrielle Duplantier a trouvé à Sète un espace a sa mesure. Un espace qu’elle peut parcourir à pied, à son rythme, en scructant les lumiéres, en ayant – et en prenant – le temps des rencontres. (…)
Fidèle a une forme d’artisanat autant qu’a sa prise de vue en argentique qui offre une matière unique qu’elle retravaillera jusqu’a obtenir une interprétation – qui pourrait être différente a un autre moment et dont elle doute toujours – Gabrielle Duplantier fabrique un monde qui n’est pas seulement « son » Sète subjectif mais plutot un catalogue poétique, pas trop organisé, des sensations qu’elles a éprouvées sur un territoire inconnu d’elle et baigné de lumières qui ne sont pas celles qu’elles affectionnent habituellement. (…) Une matière vraiment photographique qui, dans des cadres jamais forcés, peut facilement insulffler une respiration calme, juste rythmée de quelques profondeurs absolues de noir et de quelques stridences de blanc. Pour laisser toute leur place aux gris.
Avec Gabrielle Duplantier, le noir a la couleur des sentiments.
Christian CAUJOLLE-
The Colours of feelings (En – free traduction of the original text)
To speak of black and white photography is an easy way to misuse language (…) As, even in black and white, photographers « write with light », places like Sète, where the light intensity is generally strong and the shadows are marked, often result in contrasting images. (…)
Gabrielle Duplantier has found in Sète a space that suits her. A space that she can walk through, at her own pace, observing the lights, having – and taking – the time to meet people (…)
Faithful to a form of artisanship as much as to her argentic shooting which offers a unique material that she will rework until she obtains an interpretation – which could be different at another moment and of which she always doubts – Gabrielle Duplantier makes a world which is not only « her » subjective Sète but rather a poetic catalogue, not very organized, of the sensations that she experienced on a territory unknown to her and bathed in lights which are not those she usually likes. (…) A truly photographic material which, in frames that are never forced, can easily instil a calm breath, just punctuated by a few absolute depths of black and a few stridencies of white. To leave all their place to the greys.
With Gabrielle Duplantier, black is the colour of feelings.
Christian CAUJOLLE